A partir du carrefour du Tranvenc le sentier remonte la rive gauche du torrent. il s’élève assez rapidement dans des blocs assez glissants après les pluies ou en début de saison du fait des écoulements provenants du torrent et des nombreuses sources de pente.
La végétation est luxuriante composés de plantes à floraison souvent colorée, assez hautes et à large recouvrement. Ces plantes forment des associations végétales dénommées mégaphorbiaies. Ce groupement végétal dans des lieux frais et humides qui se trouve le long des torrents est caractérisé par l’adénostyle à feuilles d’alliaire qui donne son nom à l’alliance phytosociologique, l’Adenostylion alliariae, endémique des Pyrénées. Cette végétation se rencontre dans des conditions stationnelles strictes : long enneigement, période de végétation relativement courte, forte humidité de l’air et du sol, température ambiante fraîche. Leur sol est souvent d’origine colluviale, à forte accumulation de matière organique (eutrophe), fortement imbibé mais non marécageux.
Alors que les plantes d’altitudes sont généralement naines, celles qui poussent le long des torrents sont de haute taille, parfois près de 2 m, et ont des feuilles très larges pour mieux capter la lumière plus diffuse. Ces plantes sont adaptées à une saison de végétation assez courte, elles se développent rapidement après les dernières gelées à partir de leur bourgeons enfouis dans le sol, ce sont des hémicryptophytes. Cette formation végétale joue un rôle écologique important car sa biomasse est très élevée. Elle héberge des espèces endémiques protégées aussi bien végétales qu’animales.
Parmi les espèces les plus remarquables on peut trouver : l’adénostyle à feuilles d’alliance, la laitue de Plumier, l’angélique de Razoul, le monosperme du Péloponnèse, l’ipératoire, la véronique de Gouan.
Quelques espèces attirent une attention particulières :
Le Camérisier noir est un petit arbre de 5 m, visible à coté de la cascade, Reconnaissable à ses feuilles ovales ressemblant à celles des cerisiers, entières et à ses petites baies rondes groupées par deux, noires à maturité, moyennement toxiques qui peuvent être confondus à des petites cerises, d’ou le nom vernaculaire.
C’est une espèce de montagne d’Europe méridionale que l’on trouve jusqu’à 2 200 m. Elle est classée sur la liste rouge des espèces protégées européennes.
La prêle panachée est une plante vivace, persistant l’hiver, à tiges grêles toutes semblables d’un vert grisâtre. Les gaines qui entourent la tige sont cerclées de noir et munies de dents à bordures blanches. les épis portant les spores, situés en haut des tiges, sont très petits de forme ovoïde.
C’est la seule prêle d’altitude de 1 000 à 2 400 m, dans les Pyrénées. Elle est caractéristique des tourbières basses arctico-alpines. Cette espèce est inscrite sur la liste rouge des espères menacées en France.
Les prêles sont connues pour leur propriétés abrasives venant de leur forte teneur en silice. De nos jours, certains musiciens les utilisent toujours pour poncer finement les anches en roseau de leurs instruments à vent (hautbois, clarinette).
La Swertie vivace, dédiée à Sweert, naturaliste hollandais, est une gentiane avec des fleurs bleue violacé, ponctuées de noir. Elle a une seule tige de 20 à 60 cm de haut. Elle fleurit d’aout à septembre, c’est une plante de jours courts.
Cette espèce d’origine eurosibérienne se rencontre dans de rares stations (tourbières ou marécages) , de l’étage montagnard à l’alpin, jusqu’à 2 400 m.
Elle affectionne les milieux inondés et froids, où l’eau circule lentement. La swertie est une plante protégée au niveau national. Sa cueillette est interdite.
L’achémille coriace est classée dans le groupe très polymorphe des alchémilles communes. Elle est caractérisée par ses feuilles vert-bleuté, aux lobes peu marqués. Les petites fleurs qui se développent de juin à septembre sont verdâtres, dépourvues de pétales. C’est une plante caractéristique des sources froides acidophiles qui se développe aux endroits les plus ensoleillés.
Les traditions rapportent que les gouttes de rosée amassées sur les feuilles fournissaient « l’eau céleste » utilisées par les alchimiste pour préparer la pierre philosophale.