Après avoir franchis le déversoir du lac on monte au deuxième lac en empruntant le sentier qui s’élève à droite. On peut observer l’écrin dans lequel est enchâssé le lac. Les pelouses traversées lors de cette montée sont pauvre floristiqement car dominée par le Gispet qui à un fort recouvrement et par les conditions xérophiles de ces versants.


Le deuxième lacs est atteint en quinze minutes de marches plus haut en altitude il ne comporte pas de végétation aquatique. Une pelouse à fétuques, nard raide et carex, forme un tapis dense dans lequel ont peut trouver quelques plantes intéressantes :

La gentiane de Burser ressemble à la gentiane jaune mais s’en distingue par ses fleurs jaunes ponctuées de brun, sessiles, en fascicules denses axillaires et terminaux, occupant le sommet de la tige. Le calice est membraneux, fendu d’un côté en forme de spathe.
Deux sous-espèces ont été identifiées : Gentiana burseri subsp. burseri dénommée aussi gentiane de Burser, endémique des Pyrénées (celle que vous rencontrez), et Gentiana burseri subsp. villarsii (Griseb.) Rouy dénommée gentiane de Villars, endémique des Alpes. Ce sont deux vicariants d’une même espèce qui ont divergé après un isolement géographique du aux glaciations.
La gentiane champêtre est une plante bisannuelle qui mesure de 5 à 30 cm de haut. Les fleurs sont lilas ou roses ou blanches. La corolle en entonnoir, à 4 lobes ciliés à leur base.
Le fait de trouver des pieds de différentes couleurs est une adaptation pour mieux attirer les insectes qui réagissent à des signaux lumineux différents.
C’est une plante européenne des pelouses d’altitude, sur substrat acide ou neutre. Elle fleurit en fin de saison, jusqu’aux premières gelées).


Le nard raide est une graminée xérophyte (qui supporte la sécheresse) et sclérophylle (qui a des feuilles dures) qui a une adaptation originale pour résister à la sécheresse : ses feuilles s’enroulent dès que leur teneur en eau s’abaisse en dessous de 85 %.
Elle est considérée comme une mauvaise herbe dans les pâtures de montagne où elle peut devenir très envahissante et remplacer peu à peu les herbes comestibles. Sa faible appétence (les feuilles raides blessent les museaux) et sa mauvaise qualité nutritionnelle, expliquent son refus par le bétail.
C’est une plante indicatrice des milieux à fertilité réduite, en particulier sur sol avec un pH très faible.
Dans les pentes du col des vaques du versant froid et frais, exposés au nord et à l’ouest où la neige est assez épaisse en hiver et disparait relativement tard au printemps on trouve une végétation très spécialisée. Cette micro-lande a l’aspect d’une fruticée basse de quelques centimètres de hauteur, avec un recouvrement très important du fait de la croissance horizontale des espèces dominantes qui sont particulièrement bien adaptées aux conditions de vie très rigoureuses des hautes altitudes.

Les fleurs blanches de la dryade à huit pétales suivent la course du soleil en journée, comme le font les capitules des tournesols. Sa corolle en forme de coupe concentre la chaleur, et beaucoup d’insectes viennent s’y réchauffer et par la même occasion butiner et donc assurer la pollinisation. Dans la mythologie grecque les dryades sont les nymphes des chênes en particulier, et des arbres en général. D’où l’une de ses appellations de « chênette » du fait de la forme de ses feuilles. Elle sert à confectionner une tisane d’où ses noms de thé des Alpes ou thé suisse.
Cette fleur a donné son nom aux trois oscillations froides du Tardiglaciaire, ultime subdivision paléoclimatique de la dernière glaciation, car son pollen est abondant dans les sédiments de ces époques. Les analyses de pollens dans les tourbières anciennes ont montré que la dryade à huit pétales était l’une des premières plantes à fleur à recoloniser les éboulis et substrats libérés par les glaciers après la dernière glaciation.

La Renouée vivipare est une herbe vivace qui peut mesurer de 5 à 15 cm de hauteur. Les feuilles basales sont elliptiques, les plus hautes sont peu nombreuses, linéaires et réduites, sans pétioles. L’inflorescence est un épi cylindrique étroit. Les fleurs, situées dans la partie supérieure de l’épi, sont blanches ou roses. A la base de l’épi les fleurs sont remplacées par des bulbilles qui sont de petites structures qui se développent à l’aisselle des bractées de l’inflorescence et des feuilles et peuvent se développer en de nouvelles plantes. Très souvent, une feuille se développe lorsque la bulbille est encore attaché à la plante mère. Comme chez beaucoup de plantes alpines et arctiques, la croissance est lente : l’inflorescence met trois à quatre ans à parvenir à maturité depuis sa formation.
La raiponce hémisphérique vit dans les prairies et les rocailles d’altitude, jusqu’à 2 900 mètres. Elle est haute de 3 à 2à cm et ce reconnait à son inflorescence bleu violacé et sphérique. Ses feuilles sont très fines, presque linéaires.
Cette espèce a été analysée lors d’une étude sur les plantes d’altitude, menée dans l’ensemble du massif alpin et du massif des Carpates. L’objectif était de comparer deux niveaux de biodiversité : la diversité des espèces et la diversité génétique à l’intérieur de chaque espèce. Les chercheurs ont pu établir que ces deux niveaux de biodiversité varient indépendamment l’un de l’autre. Il serait donc souhaitable que la diversité génétique des espèces soit désormais prise en compte dans la conception des zones protégées, au même titre que la diversité des espèces.


Le Jonc trifide est une plante vivace de 10-30 cm, glabre, à rhizomes traçants à tiges filiformes, dressées, nues ou à ue feuille, à feuilles radicales, aussi longues que les tiges. Les bractées jaune-brun qui dépassent le fruit.
Cette espèce est caractéristique des pelouses basses et ouvertes occupant des stations très froides et exposées aux intempéries (contrastes thermiques très importants, gel intense, vent, grésil), installées au niveau de crêtes rocheuses, arêtes exposées et rebords de plateaux siliceux sur les ruptures de pente à sols très superficiels acides.
La saxifrage musquée, est une plante vivace alpine très compacte, particulièrement adaptée aux dures conditions climatiques de la montagne. Elle forme de petits coussinets aplatis, aux feuilles vert clair et réunies en rosettes denses, serrées les unes contre les autres. La hampe florale s’élève du centre des rosettes de feuilles jusqu’à une dizaine de centimètre au plus et porte une petite fleur jaune pâle, d’un peu moins d’un centimètre de large.
Bien que la croissance en coussin soit lente, elle peut s’étaler sur 25 cm de large, en épousant les contours des pierres de son environnement.
C’est une espèce des crêtes siliceuses des étages montagnard et subalpin des Pyrénées.


Le trèfle alpin est appelé aussi réglisse des montagnes car sa racine sucrée, au gout de réglisse, était consommée en friandise dans les Alpes.
C’est une plante vivace , poussant en montagne de 1100 à 3 000 m, commune dans les Alpes et les Pyrénées.
Toutes les feuilles partent de la base et les folioles sont cinq à sept fois plus longues que larges. Les fleurs sont groupées en têtes assez lâches. Ces têtes sont solitaires à l’extrémité d’un pédoncule assez long et portent de 3 à 12 fleurs. En général, les fleurs sont roses, mais on rencontre parfois des fleurs crème ou blanches.
C’est une plante à haute valeur fourragère indicatrice des milieux pauvres en azote.
Les Lycopodiacées sont des plantes primitives, elles n’ont subit aucun changement anatomique ou physiologique notable au cours des temps géologiques, leurs origines remontent à plus de 400 millions d’années, à l’époque du Dévonien.
Le lycopode sélagine est une fougère qui se rencontre dans les massifs montagneux en limite de végétation, dans les landes à myrtilles et les rhodoraies, sur sols acides. Sa forme évite toute confusion avec une autre espèce. Haut de 5 à 25 cm, ses tiges sont courbées-ascendantes, ramifiées. Ses feuilles forment des verticilles en spirale, très serrées, longues de 4-8 mm, larges au maximum de 2 mm.
Il a autrefois été utilisé comme vomitif par les vétérinaires.

(L.) Bernh. ex Mart. & Schrank – Lycopodiacées
Les saules nains sont des arbres! Mais, du fait des conditions écologiques extrêmement difficiles dans zones où on les trouve, ils sont prostrés, plaqués au sol. Ce ramassement du végétal sur lui-même permet d’éviter l’effet brutal et desséchant du vent, d’utiliser au mieux la chaleur du sol et de profiter en hiver de la protection de la couche neigeuse. Les saules nains sont assez difficiles à déterminer car les chatons mâles et femelles sont sur des pieds distincts.

Le saule herbacé a ses branches souterraines et ses rameaux à l’air libre sont rampants, plaqués entre les rochers. Les feuilles ovales sont vertes sur les deux faces et marquées d’un réseaux de nervures en creux, translucides. Les chatons mâles et femelles qui sont sur des pieds distincts apparaissent en juillet en même temps que les feuilles. C’est une plante caractéristique des combes à neige de l’étage alpin. Dans le contexte du changement climatique avec une diminution des enneigements tardifs, il risque d’être remplacé par des espèces moins spécialisées des pelouses subalpines. Un réseau de suivi est mis en place dans le cadre de l’observatoire pyrénéen du changement climatique. Il est classé sur la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.

Le saule des Pyrénées est une endémique caractéristique des landines à dryas sur les éboulis de préférence schisteux ,stabilisés, en ombrée avec un enneigement prolongé. Ses feuilles sont presque sessiles et soyeuses sur le dessous. La tisane des feuilles séchées était réputée dans certaines vallées pour soigner les rhumes et la fièvre bien avant la découverte de l’aspirine.

La myrtille qui est aussi un sous arbrisseau se reconnait à ses feuilles caduques, de 15 à 40 mm de long, ovales, finement dentées, luisantes, vert vif et qui rougissent en automne. C’est une des baies les plus légères en sucres et en calories, sa richesse en fibres et en antioxydant lui confère des vertus coupe-faim, et elle est très diurétique. On les récolte en fin d’été ou en automne, par pour garnir la célèbre tarte aux myrtilles, confectionner d’excellentes confitures. Les baies étaient cueillies par les femmes et les enfants, souvent au moyen de peignes.

Les feuilles de l’airelle des marais ont de 15 à 25 mm de long, assez fines pour laisser apparaître un fin réseau de nervures, elles sont entières, obtuses au sommet et glauques. Les rameaux, de couleur brune, présentent une section arrondie, contrairement à la myrtille. Les baies globuleuses, bleu noir, ressemblent beaucoup aux myrtilles mais la pulpe intérieure est blanche et non rouge. Elle est appelée également « myrtille aux loups », ce qui indique une qualité nutritive moindre que la myrtille commune.
Les niches écologiques de ces deux espèces sont toutes deux amenées à se contracter dans le monde en raison du réchauffement climatique, quels que soient les scénarios du GIEC.