Les abords des lacs

Ne soyez pas déçu, il s’agit d’une petite dépression temporaire qui s’assèche fréquemment en été. Le lac magnifique est quelques centaines de mètres sur la gauche !

Cette zone est néanmoins intéressante du point de vue floristique car on constate des floraisons successives au cours de la saison.

Une explosion de capitules bleu des gentiane en juillet.

La gentiane des Alpes se rencontre sur les pelouses rases, acidophiles chionophobes de l’ association  Caricetalia curvulae, aux étages subalpins et alpins. Elle est endémique des montages du sud ouest de l’Europe.

Elle peut être confondue avec la gentiane acaule : elle possède généralement une tige très très courte alors que la gentiane acaule en possède une (et des feuilles bien plus grandes)… Autre différence, ses feuilles sont très courtes, assez larges et relativement épaisses.

Ses grandes fleurs bleu intense sont une adaptation aux conditions d’altitude pour mieux attirer les insectes pollinisateurs. Elle est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.

Gentiane des Alpes. Gentiana alpina, Villars Gentianacées
Un tapis de marguerite des Alpes qui succède au cours de la saison aux gentianes.

Marguerite des Alpes. Leucanthemopsis alpina, (L.) Heywood – Astéracées

La marguerite des Alpes est une espèce montagnarde des combes à neige et des rocailles sur des sols siliceux, à des altitudes variant entre 1 800 et 2 800 m. Ces communautés se retrouvent dans les Alpes, dans le système des Carpates orientales, dans les chaînes de la péninsule balkanique, et les Pyrénées.

C’est une plante vivace dont les feuilles nombreuses plusieurs fois divisées en segments charnus forment un gazon dense. Les capitules ressemblent aux marguerites. Elle fleurit de juillet à septembre.

Comme de nombreuses plantes alpines des combes à neige très sensible au réchauffement climatique, elle est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.

Le lac du Siscarò vu de sa berge sud, avec au fond le pic de Juclar

Les deux lacs du Siscarò occupent des cuvettes de surcreusement glaciaire fermées par des verrous rocheux. Ces lacs de montagne présentent des caractéristiques particulières, différentes de celles des autres lacs et plans d’eau. En effet, l’altitude, les conditions climatiques et minéralogiques spécifiques entraînent une morphologie et un fonctionnement particuliers. De plus, leurs dimensions restreintes empêchent très souvent toute stratification thermique estivale.

Les lacs de montagnes peuvent être classées suivant la couleur de leurs eaux :

  • Les lacs verts comme le lac inférieur du Siscarò où la température de la surface de l’eau est d’environ 15°C en été et la couche de glace se maintient 6 mois et demi. La ceinture végétale est plus importante que dans les autres lacs d’altitude. La couleur verte de l’eau est due à de la matière organique au fond ce qui permet le développement d’herbes aquatiques enracinées.
  • Les lacs bleu sont situés dans des climats relativement plus rudes, comme le lac supérieur. La surface de l’eau ne dépasse pas 9°C en été et la couche de glace dure plus de 8 mois. Leur bassin versant est dominé par des roches dures, peu altérables (gneiss, granite). L’eau est donc peu minéralisée et très limpide.
  • Un troisième type de lac correspond aux lacs alimentés par les fontes glaciaires ce sont les lacs gris, les plus froids et les plus pauvres. En été la température maximale de surface est de 5°C et la couverture de glace perdure 10 mois et plus. On n’y trouve ni végétation aquatique ni poissons, seulement de la matière minérale en suspension qui leur donne un aspect laiteux.

Le saule à deux couleurs atteint généralement 30 à 50 cm de haut. La plante prend la forme d’un petit buisson. Les branches sont glabres, brun-rouge ou de couleur noisette. Les feuilles sont vert-jaune, glabres, elliptiques ou lancéolées, à l’apex pointu, sombres sur le dessus, blanches dessous. Elles font 5 à 8 cm de long et de 2 à 3 cm de large. Les chatons apparaissent au début du printemps, avant les feuilles.`

Il se trouve près des cours d’eau, dans les prairies subalpines, entre 1 650 et 2 350 m d’altitude.

Il est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.

Saule à deux couleurs. Salix bicolor, Willd. Salicacées
Rubanier à feuilles étroites. Sparganium angustifolium, Michx. – Typhacées

Le rubanier à feuilles étroites est une plante vivace enracinée au fond de l’eau, jusqu’à deux mètres de profondeur. Ses tiges sont inclinées, avec une partie submergée et une autre flottante, pouvant atteindre un à deux mètres. Ses feuilles sont plates ou légèrement gonflées, gainées à la base.

Autrefois récoltés, ces « rubans d’eau » servaient de liens, de fourrage ou de rembourrage. Les rhizomes étaient également utilisés pour soigner les morsures de serpents venimeux !

Linaigrette de scheuchzer. Eriophorum scheuchzeri, Hoppe – Cypéracées

La Linaigrette de Scheuchzer égaille de ses pompons cotonneux les pelouses marécageuses d’altitude du centre et de l’est des Pyrénées. Elle se distingue des autres linaigrettes par son épis unique et à sa tige lisse avec quelques feuilles linaires.

C’est une plante indicatrice des milieux humides oligotrophes : milieux pauvres en élément nutritifs, milieux de plus en plus rares car même la pluie contient des nitrates d’origine agricole, naturelle ou urbaine. Elle est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.

L’orchis des marais fait de 20 à 60 cm. Elle a des feuilles étroites réparties le long de la tige. Les fleurs nombreuses, en épi allongé, sont de couleur rose à pourpre pâle. La partie centrale du labelle est plus pâle et ponctuée de petites taches pourpres.

Cette orchidée de milieux humides a fortement régressé au cours des dernières décennies, notamment à cause de la dégradation de ses habitats suite à l’arrêt ou à la modification des activités humaines traditionnelles. Elle est très rare et est protégée.

Elle atteint au lac du Siscarò son altitude maximale observée.

Orchis des marais. Anacamptis palustris, (Jacq.) R.M.Bateman, Pridgeon & M.W.Chase – Orchidacées
Rhodiole rose. Rhodiola rosea, L. – Crassulacées

Le rhodiole rose est une plante grasse de la famille de la joubarde. Ses feuilles épaisses, larges et étalées et son inflorescence de fleurs rouges aux pièces florales disposées par quatre sont caractéristiques.

 Son nom, tiré du grec « rhodios » qui signifie rose, vient de l’agréable odeur qui se dégage de ses racines et qui rappelle celle de la rose. 

Les extraits de racines et de rhizomes sont utilisés en médecine alternative pour améliorer les performances physiques et cognitives et pour lutter contre le stress, la dépression et les troubles anxieux. 

Pour aller au deuxième lac il faut franchir le seuil du déversoir du lac et prendre un sentier qui s’élève progressivement sur la droite. Du déversoir vous avez une vue magnifique sur le marais.

La descente par le sentier non balisé à partir du déversoir est non conseillée pour les randonneurs néophytes, car très glissante.