Ce marais s’est formé dans une ancienne cuvette glaciaire à sous-sol imperméable mal drainée par le réseau hydrographique. La végétation du marais est constituée d’espèces adaptées au milieu humide notamment les carex. Sa composition floristique varie selon la hauteur de l’eau et l’importance des périodes d’assèchement. Les plantes palustres vivent tantôt sous l’eau et tantôt hors de l’eau. Leur génome leur confère des adaptations leur permettant de modifier rapidement leur métabolisme en cas d’immersion, de même pour les graines ou spores.
Ce n’est pas une tourbière car l’eau du torrent fait des méandres qui créent des zones plus ou moins exondées, il n’y a pas de formation de tourbe. En fonction des variations de la hauteur d’eau, de la durée de submersion, de la nature du sol, les plantes se répartissent suivant un gradient hydrique : plantes immergées -> plantes semi aquatiques -> plantes immergées temporairement.

La végétation de ce marais d’altitude recèle des espèces très spécialisées et quelques unes sont extrêmement rares.
La Callitriche est une plante annuelle, aquatique ou amphibie, à port très fragile. Les feuilles submergées sont opposées ; les feuilles flottantes en rosette, de 1 à 2 cm de longueur. La détermination des callitriches reste difficile et nécessite un examen précis des fruits et des différentes formes (aquatiques, accommodats terrestres). C’est une plante euro sibérienne assez rare dans les Pyrénées.
Les callitriches sont plutôt des plantes de courants lents (zone lentique).


La laiche brune est une plante du genre Carex (qui donne sont nom à cette formation végétale) typique des marais d’altitude dans l’hémisphère nord. Ce carex se reconnait par ses épis noirâtres avec un épis mâle surmontant de 2 à 4 épis femelles oblongs. En général la détermination des carex est très difficile car il faut étudier à la loupe les fleurs très petites.
Elle est classée dans la liste rouge des espèces menacées en France.
La bassa du Siscarò est un des seul endroit des Pyrénées où l’on peut voir cette magnifique plante à fleurs rouge foncé.
Le comaret ou potentille des marais est une plante vivace de 20 à 50 cm a des feuilles très découpées en 5 à 7 folioles vertes dessus et glauque dessous, fortement dentées en scie sur leur pourtour.
Sa reproduction se fait principalement par bouturage de ses rhizomes car la maturation des anthères de ses fleurs n’est pas synchrone de celle de ses ovules : le pourcentage de graines fécondées est donc faible. C’est une des cause de sa rareté.
L’espèce est protégée elle se raréfie du fait de la disparition des zones humides.


Espèce emblématique des lacs d’altitude, la subulaire aquatique n’est présente que dans le massif pyrénéen. C’est une plante amphibie qui pousse jusqu’à des profondeurs de deux à trois mètres, mais peut également être trouvé sur des rivages qui ne sont que temporairement inondés mais ne s’assèchent jamais complètement. Ses feuilles linéaires, entières, sont ponctuées de fleurs blanches, très petites et peu nombreuses.
Son déclin constaté au niveau mondial interpelle sur son rôle éventuel d’indicateur du changement climatique. Un plan d’action international est engagé pour assurer son suivi et mieux connaitre sa biologie.
On peut voir d’autres espèces qui sont inféodées à ces conditions de milieux : eaux froides, claires, sur des sol limoneux, pas trop organique, temporairement exondés :









La luzule penchée se reconnait à son inflorescence penchée et à ses feuilles assez large. C’est une plante assez robuste qui persiste sèche pendant l’hiver.
Une autre luzule, la luzule marron a des fleurs groupées en glomérules de couleur brun foncé, à inflorescence lâche. Les feuilles basales sont assez larges. C’est une espèce de haute-montagne qui se rencontre dans les alpages frais et humides.
le trichophore cespiteux, du grec trios : cheveux et phoros : porter est ainsi nommé en référence à la finesse des brins surplombant ses inflorescences. L’accumulation des anciennes tiges forme au cours des années des motte surélevées par rapport au sol, appelées touradons, qui prennent des teintes jaune-orangé en automne. Il est de la même famille que le papyrus.
La ciboulette est cultivée depuis le moyen âge. Alors que les plantes des potagers sont généralement des variétés sélectionnées par l’homme, c’est exactement la même espèce qui se rencontre dans les lieux humides des montagnes et dans les jardins.
L’orchis tacheté est reconnaissable par ses feuilles assez étroites, tachées de brun et à ses fleurs pourpres en forme de casque a des tubercules dont la forme évoque des doigts, d’où le nom de genre. C’est une espèce assez commune en montagne dans les prairies humides à pH acide.
La saxifrage aquatique, endémique des Pyrénées, forme des touffes denses dans les torrents. Les tiges florifères sont robustes et ont de grandes fleurs à 5 pétales. Les brebis et les isards sont friands se ses feuilles assez grandes.
A ne pas confondre avec la saxifrage aquatique, les fleurs de la cardamine amère ont 4 pétales caractéristiques de la famille des chou. Elle forme de grandes colonies car sa reproduction se fait essentiellement par voie végétative grâce à des stolons qui s’insinuent entre les pierres des torrents.
La laiche des marais forme une belle touffe de fines feuilles persistantes d’un vert intense atteignant 1 m de hauteur, et porte de beaux épis de fleurs cylindriques de couleur brune, entre mai et juillet. Ses épis portes des graines terminées par un crochet bien visible.
L’épilobe à feuilles d’alsine est une plante des zones artiques de l’Europe qui s’est refugiée dans les hautes montagnes après la dernière période glaciaire. Elle forme des colonie dans les eaux de sources peu chargées en matières organiques. Le nom scientifique epilobium, vient du grec épi : sur et lobion : petite cosse car leur fleurs sont situées à l’extrémité du futur fruit, ce qui permet de reconnaitre facilement le genre.
En longeant le sentier le long du marais vous pouvez voir le contraste qu’offre la végétation sur votre gauche. Cette prairie dense peut paraître plus banale. En l’observant à plusieurs saisons on y remarque de très belles fleurs, dont le célèbre arnica.
