Après avoir herboriser autour de la petite mare il reste une petite montée avant d’arriver à un replat : la pleta de Juclar. La végétation arbustive ne subsiste que près de quelques gros blocs car l’enneigement particulièrement tardif limite son développement.
Plusieurs formations végétales coexistent en quelques mètres en fonction du degré d’humidité : des plantes semi-aquatiques à des plantes adaptées à des situations plus sèches sur les blocs ou les parties les plus hautes.
La micro-topographie est un facteur très important de diversité des formations végétales. En quelques mètres dans un paysage, une plante peut compenser les variations des conditions de milieu (température, eau, enneigement, vent) en s’installant aux endroits qui conviennes le mieux à son optimum écologique.
La topographie entraîne une compétition acharnée pour un espace de plus en plus réduit, mais cela augmente la biodiversité.
Dans les zones où l’eau est quasi permanente dans les sols près du torrent où à proximité des combes à neige, on trouve une végétation exclusivement herbacée, les arbres et arbustes ne peuvent se développer dans ces conditions de milieu.
La linaigrette à feuilles étroites se différencie de la linaigrette de Scheuchzer par la forme de ses fleurs, divisées en plusieurs épis, souvent pendants. De plus, ses feuilles sont longues et étroites et sillonnées au centre.
On l’appelle aussi l’herbe à coton.
Elle tapisse les zones très mouillées des tourbières de son panache blanc. On la retrouve en limite des eaux libres peu profondes, sur les sols acides à nappe affleurante rarement dessaturés. C’est donc une très bonne indicatrice de la présence d’eau dans le sol.
Elle fait partie des plantes indicatrices suivies par le Rés’eau sentinelle du changement climatique en Haut-Languedoc.
L’inflorescence des linaigrettes était utilisées comme lampes à huile traditionnelles utilisées par les peuples de l’Arctique.
Le jonc des Alpes se reconnaît à ses feuilles noueuses, très longues, cylindriques et ses fleurs d’un brun très foncé. Ces dernières sont peu nombreuses, dans une inflorescence très pauvre. Cette plante se rencontre dans les marécages et les suintements d’altitude.
Ses feuilles et les tiges ont la particularité d’être cloisonnées comme articulées. Ces cloisons sont perceptibles en comprimant et lissant légèrement la feuille ou la tige avec les doigts.
Cette espèce est inscrite sur la liste rouge en Occitanie.
La laiche patte de lièvre ou carex à épis ovales est une espèce vivace formant des touffes denses avec des feuilles de 2 à 4 mm de large. Sa tige est terminée par un groupe d’épillets tous semblables et agglomérés. Ces derniers sont mâles à la base et femelles au sommet, plus longs que larges, les utricules ne sont pas étalés en étoile.
Les carex sont extrêmement difficiles à déterminer, ont peut reconnaitre plus facilement cette espèce car les épis sont courts, rapprochés de couleurs fauve comme les pattes des lièvres (Les botanistes ont de l’imagination!).
Espèce européenne que l’on retrouve dans les praires marécageuses acidophiles en plaine et en montagne.
La Parnassie des marais est une plante vivace, d’environ 30 cm, glabre, en touffes caractéristique par sa fleur solitaire à extrémité de la tige, d’un blanc laiteux qui s’épanouit de juillet à septembre. Cinq écailles à cils glanduleux s’intercalent entre les 5 étamines.Les cinq pétales ont des nervures transparentes réflechissant les rayons UV qui servent de guide pour les insectes.
Les feuilles de la base, entières en forme de cœur sont longuement pétiolées.
Elle est caractéristique des prairies humides à Molinie, et des tourbières del’association phytosocilogique à Carex de Daval.
La Parnassie est presque une plante carnivore. En effet, le fond des staminodes sécrète un liquide. Après fécondation de la fleur, ce liquide visqueux et acide semble se concentrer, et des insectes y sont piégés.
Le nom de parnassie est donné par Linné en référence au mont Parnasse.
En sortant du replat , après avoir retraversé le torrent on peut encore voir les ruines de la cabane où les ouvriers ont été logés pendant la construction du barrage qui a été construit entre 1933 et 1936.
Depuis lors, plusieurs travaux importants ont été réalisés pour rénover le barrage et la vanne. Les dernier en date l’on été à l’été 2014.
Afin de tirer parti de l’eau emmagasinée, un tunnel a été construit sous le lac, où un tuyau de 300 mm de diamètre a été placé avec les moyens rudimentaires de l’époque. Vous pouvez voir sa sortie près des ruines de la cabane des travailleurs.
Lorsque le lac du barrage est plein, son niveau atteint presque celui du deuxième lac de Juclar, situé juste au-dessus. C’est le réservoir hydraulique le plus grand d’Andorre.
Sur les déblais du chantier du barrage on trouve des espèces adaptées à des conditions plus sèches car les graviers et gravats retiennent moins l’eau. Parfois des aménagements humains créent de la biodiversité !
La linaire des Alpes forme de petites touffes parfois très garnies et du plus bel effet. Elle a des tiges couchées. Ses fleurs sont en courtes grappes et ont une forme de « gueule de loup » avec un éperon derrière. Elles sont violettes avec le palais orange, plus rarement blanchâtre. Elle éclaire les moraines, les éboulis frais ou les graviers des torrents jusqu’à l’étage alpin. Les linaires doivent leur nom à leurs feuilles étroites évoquant celles du lin cultivé.
La marguerite commune à une sous espèces adaptée aux conditions d’altitude. cette plante est très rustique et peut supporter le stress hydrique de ces milieux caillouteux.
En phytothérapie, comme pour la camomille, on utilise les fleurs séchées en infusion.
A partir de cet endroit, il faut bien repérer le sentier qui se perd au milieux des gros rochers pour accéder au barrage.