Les pelouses à Elyna myosuroides des arêtes venteuses sont des pelouses sèches d’altitude, installées sur les crêtes froides et venteuses des étages alpins et subalpin supérieur sur des substrats riches en bases. Elles sont soumises à des conditions climatiques très rudes et contrastées, particulièrement dues au vent. Ces pelouses et les landines associées composent un habitat privilégié du lagopède (abondante nourriture en bourgeons, pousses, bulbilles).
Ces milieux qui paraissent morne et fastidieuses à gravir sont en fait des formations végétales qui offrent une grande biodiversité de plantes en forte concurrence pour occuper l’espace. Plus on monte en altitude plus ces pelouses sont discontinues et rases, la terre et les cailloux apparaissent entre les touffes de graminées. ces pelouses sont dites « écorchées ».
La Callune est un sous-arbrisseau vivace à feuilles persistantes, seul représentant du genre Calluna. Elle est parfois considérée à tort comme une bruyère. Le nom « Calluna » vient du grec ancien qui signifie « nettoyer, balayer », allusion à leurs tiges ligneuses dures et solides autrefois utilisées pour fabriquer des balais rudimentaires. La plante supporte un pâturage modéré et peut se régénérer après un incendie. Elle est une importante source de nourriture pour les isards ou les chevreuils qui peuvent paître lorsque la neige recouvre la végétation.
La Fétuque de Gauthier, communément appelée fétuque épineuse ou fétuque à peau d’ours, est une espèce endémique des Pyrénées, caractéristiques des pelouses subalpines sur les crêtes calcaires ventées.
Ces pelouses ouvertes sont riches en espèces, des adrets calcaires des étages subalpin et alpin inférieur des Pyrénées, composées de graminées Festuca gautieri, Festuca scoparia aux feuilles lisses et acérées, souvent recourbées, accompagnées de plantes en petits coussinets ou en gazons denses : Hélianthème d’Italie, Androsace velue, Calament clinopode ou grand Basilic, Paronyque de Kapel, Sabline des montagnes, Astragale toujours vert, Germandrée des Pyrénées, Ononis du mont Ceni, Seseli nain.
Les pierriers calcaires recelent des plantes remarquables.
La végétation est ouverte, en mosaique, les plantes croissent entre les blocs assez stables de roches calaires, assez diversifiée et dominée par des espèces hémicryptophytes. Cet habitat est endémique des Pyrénées orientales, relativement rare et de grande valeur écologique et biologique par les conditions très particulières du milieu et des espèces spécialisées. C’est un habitat des étages montagnard à subalpin, colonisant les couloirs et cônes d’éboulis essentiellement carbonatés (surtout calcaires) à éléments de taille moyenne à fine. La pente assez forte, est exposé préférentiellement en soulane (mais pouvant parfois se trouver en exposition ouest).
Le microclimat régnant au sein de l’habitat est très contrasté, même en dehors de la période hivernale l’habitat est soumis à d’intenses phénomènes de cryoturbation, favorisés par l’humidité de la matrice argileuse. Le milieu est susceptible de s’échauffer fortement dans la journée en période. La matrice de fractions fines favorise d’autant plus la germination et l’implantation des espèces lithophiles qu’elle se trouve proche de la surface du pierrier.
La série calcicole pyrénéenne est très affine de celle des Alpes mais possède une grande individualité floristique, due au taux d’endémisme important.
Le Botriche est une fougère : la partie fertile portant les sporanges en grappe ramifiée, est insérée à la base du limbe stérile, découpé en deux rangées de lobes en forme de lunule ou d’éventail. On ne la trouve pas si le printemps a été sec. Botrychium » vient du grec « botrus », grappe (allusion à l’aspect des fructifications). « Lunaria », quant à lui vient du nom médiéval de la plante, Lunaria minor, se rapportant à la forme du limbe ressemblant un croissant de lune. Au moyen âge on lui prêtait des pouvoirs magiques.
Le pied de chat (nom du à l’inflorescence à l’aspect doux en coussinets comme ceux du chat. Il est caractéristique des situation sèches exposées au vent. Cette espèce fait partie des 5 plantes aux propriétées médicinales traitant les maladies pulmonaires avec la grande mauve, la molène, le coquelicot et le tussilage. Ce nom générique fut proposé par le botaniste Joseph Gaertner, en 1791. Il est issu du latin antenna qui signifie antenne : il rappelle la forme des soies épaissie des capitules, ressemblant à des antennes de papillon. Beaucoup d’entre elles sont aussi désignées par le nom vernaculaire Pied de chat.
Ces dans ce milieu que l’on rencontre une des espèces les plus emblématique de la flore andorrane. La Campanule de Jaubert, initialement dénommée Campanule d’Andorre, elle est caractéristiques des éboulis et fissures de rochers calcaires ’à l’étage alpin.Cette plante montre pratiquement toute les adaptations aux conditions d’altitude : hémicrytophyte perenne, à petites feuilles, en touffes denses, pilosité du calice, à grandes fleurs bleu intense
L’Epervière à tige courte est une petite plante vivace munie de stolons lui permettant de s’étaler et former un tapis végétal, de 10 à 20 cm. Elle possède une rosette de feuilles basales, oblongues- lancéolées, hérissées de poils sur les deux faces au toucher doux (adaptation à la sécheresse), gris vert, au centre de laquelle s’élance la tige courte (nanisme d’altitude). Les fleurs ligulées jaune clair à orangé sont réunies en capitule. Dans les campagnes, elle servait à fortifier la vue et à guérir les blessures. D’où un de ses noms vernaculaires « épervière ».
Le Doronic à grandes fleurs forme des petites colonies vivaces, les tiges sont glanduleuses très feuillées en bas; les feuilles recouvertes de poils raides sont ovales à bords dentelés, disposées en rosettes. Les fleurs sont jaunes, en gros capitules solitaires (5 cm), elles fleurissent de juillet à aout, elles sont fécondées par les insectes d’ou les grandes fleurs regroupées en colonies. Cette plante peut supporter pendant plusieurs jours des températures largement négatives de l’ordre de moins 30 degrés.