Les landes à Genévriers : transition entre la forêt et les pelouses.

La lande à Genévriers à la sortie de la forêt

Sur les pentes du pic de Casamanya des conditions particulières imposées par un balayage important des vents saisonniers du sud, combinées à l’ensoleillement, entraînent un déneigement précoce qui créé de grands écarts thermiques et favorise le dessèchement. On  retrouve cet habitat aux étages subalpin et alpin (jusqu’à 2400 m d’altitude) essentiellement sur des expositions chaudes des soulanes, des revers de cols, des arêtes ou des sommets Les arbustes qui composent cette lande supportent des sècheresses estivales comme des froids intenses en hiver. La lande est dominée par des espèces sempervirentes et prostrées. Ces espèces sont dominantes en raison de leurs capacités de colonisation de colonisation : espèces très sociales, riches en mycorhizes, de croissance assez rapide.

Le Genévrier est un arbuste très plastique, qui s’adapte à toutes les situations, toujours en soulane. En fait, on le trouve en bord de mer dans l’habitat méditerranéen et, en Andorre, c’est le dernier arbuste que l’on observe en altitude, jusqu’à 2700 mètres dans les rochers bien exposés des grands soleils. A quelques exceptions près, il ne forme pas de véritables arbustes, mais est présent partout et souvent abondant. Les recherches chimiotaxonomiques sur ces arbustes montrent que les deux formes : – érigées, avec des aiguilles espacées : Juniperus communis, – prostrées avec des petites aiguilles très rapprochées : Juniperus nana, sont en fait la même espèce (Lebreton, 1998). On ne connait pas encore les causes de ces deux morphotypes.

Les baies de genévriers sont comestibles.

Les landes progressent suite à la déprise pastorale.

Les milieux ouverts à moyenne altitude (Landes et pelouses) sont fortement liés à l’activité agropastorale (pâturage, fauche et brûlis).

Ils constituent un stade souvent transitoire au sein de successions de végétation. Dans la dynamique naturelle de végétation, sauf exception, les milieux ouverts sont voués à se refermer par boisement en passant par différents stades (tonsures, ourlets, fourrés arbustifs landes). Le couvert végétal n’est pas immuable ou figé, mais se modifie continuellement, dans le temps à des vitesses extrêmement variables d’un site à l’autre.

Depuis de la déprise pastorale, la pelouse qui ne subsistait qu’à l’état discontinu tend à se reformer et à devenir de plus en plus dense et se transforme progressivement en landes, avec une diminution de la biodiversité. Les milieux se referment et les plantes les plus compétitives (graminées, bruyère, genévriers) prédominent, alors que les espèces plus spécialisées disparaissent.

Cette évolution des formations végétales sous l’action, ou l’inaction de l’homme montre que la végétation n’est pas figée, il existe un état d ’équilibre spontané pour chaque biotope vers lequel elle tend, c’est le climax. En cas de pression trop forte l’évolution peu devenir régressive, seules quelques espèces arrivent à se maintenir, c’est notamment le cas lorsque le sol disparait. C’est pourquoi les actions de reverdissement sont nécessaires sur les pistes de ski.