
En arrivant sur le replat des basses du Siscarò, à droite du sentier on longe des formations herbacées denses, assez hautes, héliophiles (qui aiment la lumière) qui sont parsemées de fleurs de mai à juillet et jaunissent ensuite.

Le gispet est un graminée endémique des Pyrénées ou il est très commun sur les sols acides. Ses feuilles sont enroulées à la manière des joncs, épaisses de 1 à 1,5 mm et piquantes. Son caractère social créé une association végétale particulière, les pelouses du Festucion eskiae, à fort recouvrement et faible valeur pastorale, car ses feuilles piquantes blessent les mufles des vaches.


L’Arnica des montagnes, très connu pour ses propriétés vulnéraires, est une plante vivace de 20 à 40 cm de haut, facilement reconnaissable par ses grands capitules jaunes orangés qui dégagent un arôme caractéristique d’où son nom en espagnol de tabac de montagne. Ses feuilles en rosette, sont ovales, entières, de couleurs vert pâle. C’est un bio-indicateur des sols acides très pauvres en bases et en éléments nutritifs. Elle possède une grande plasticité phénotypique et une variabilité génétique qui pourraient s’avérer cruciales face aux changements climatiques. En médecine traditionnelle, l’usage de l’arnica des montagnes est décrit dans les pharmacopées européennes pour son usage comme anti-irritant pour le traitement de la douleur et des inflammations résultant de petits traumatismes comme les hématomes, ecchymoses, furoncles, piqûres d’insectes. Toutefois ces usages ne sont pas soutenus par des études scientifiques.
Le Séneçon des Pyrénées ressemble de loin à l’Arnica, avec des grands capitules jaunes groupés en corymbe sur des tiges de 20 à 60cm, il s’en distingue par ses feuilles oblongues lancéolées, obtuses, bordées de dents translucides, les inférieures rétrécies en pétiole. Caractéristique des pelouses et landes rocailleuses à rhododendron, depuis l’étage montagnard à l’étage alpin c’est une endémiques des Pyrénées et des montagnes ibériques. C’est une plante toxique
Les séneçons possèdent des fruits qui sont surmontés d’une aigrette de soies blanches comme les cheveux des personnes très âgées, c’est pourquoi le mot latin senecio qui signifie séneçon mais également vieillard a été choisi pour désigner le genre de ces fleurs..

Au printemps.
Cette pelouse présente au printemps un aspect très différents du reste de la saison de végétation. De nombreuses plantes à bulbes émergent dès la fonte de la neige. Ces espèces dites géophytes ont des bulbes qui emmagasinent les réserves dans leur feuilles déjà préformées ce qui leur permet de démarrer leur floraison plus tôt.


L’anémone de printemps, ou pulsatille de printemps pousse dans les prairies d’altitude et les pelouses rocailleuses. Elle mesure de 5 à 15 centimètres. Les fleurs sont blanches à l’intérieur et mauves à l’extérieur. Elles sont couvertes de longs poils qui les protègent des températures extrêmes du printemps : elles apparaissent dès la fonte des neiges.
Comme la plupart des plantes de la famille des renoncules elle est toxique, en séchant elle perd sa toxicité.
Elle est classée dans la liste rouge des espèces européennes menacées et sert de plante indicatrice sur les conséquences du réchauffement climatique.
La renoncule des Pyrénées est une endémique des Pyrénées à port assez fluet et à tiges fines. Les feuilles étroites et généralement roulées sur les marges sont dressées et les pédoncule floraux nettement pubescents, surtout en début de floraison ce qui la distingue de la renoncule à feuilles étroites que l’on trouve dans les mêmes milieux.
Elle est également classée dans la liste rouge des espèces menacées de France métropolitaine.
C’est une espèce caractéristique des pelouses à gispet.


Le narcisse jaune apparaît souvent en colonies printanières importantes, dans les prés et les landines. Comme beaucoup de narcisses, il est fréquemment appelé à tort « jonquille », nom vernaculaire de Narcissus jonquilla qui pousse en région méditerranéenne. Son nom spécifique signifiant « faux narcisse » lui a été donné car on considérait que les véritables narcisses correspondent au standard représenté par l’espèce Narcissus poeticus, la « grandailla ».
Les fleurs sentent plus ou moins. Le mot narcisse est un hommage direct au Narcisse mythologique car l’odeur à un effet narcotique entêtant, même si on ne s’en rend compte qu’après coup.


Le crocus printanier est une plante à bulbe qui profite de l’humidité du sol pour fleurir très rapidement après la fonte de la neige. Les tépales de grande dimension protègent les étamines jaunes vif et le pistil orangé en se refermant quand les conditions météorologiques ne sont pas favorables. La pollinisation se fait par des insectes attirés par les reflets ultraviolets des corolles et la dissémination des graines se fait par des fourmis.
On peut remarquer au même endroit des fleurs blanches ou des fleurs bleu violacées. D’après la taxonomie il pourrait s’agir de deux sous espèces. Au cours de la saison ses feuilles se dessèchent rapidement après avoir constituées les réserves dans leur bulbe. Ce crocus est fréquent dans les prairies montagnardes et subalpines jusqu’à 2 300 mètres.
Classé dans la liste rouge de la flore vasculaire de France métropolitaine avec des préoccupation mineures
La gentiane des Pyrénées de reconnait à sa corolle bleu violet, en entonnoir, à 10 lobes inégaux, dont 5 ovales obtus et 5 plus petites et dentés. Lorsque la température et la luminosité baissent, les fleurs se ferment assez rapidement (en environ 15 minutes) pour protéger les appareils reproducteurs, ce qui donne à la fleur une apparence de bourgeon. Une fois les conditions de lumière et de température à nouveau optimales les fleurs se rouvrent pour permettre la pollinisation. C’est une espèce barochore : une fois formée, les graines sont libérées de la capsule et disséminées sous l’action de la gravité. Cette méthode de dissémination permet aux graines de se retrouver sur un bon substrat pour leur croissance, mais cela empêche la dissémination sur de longues distances.

Cette gentiane est une plante eurasiatique centre ouest, dont les Pyrénées marquent la limite nord-ouest de son aire de répartition. On la retrouve dans les Pyrénées Orientales, en Ariège, dans l’Aude, en Andorre, en Catalogne, dans les Carpates et le Caucase. Cette distribution est due au dégel suite aux glaciations qui a isolé des populations.

La primevère à feuilles entières pousse dans des situations fraiches et humides sur silice de préférence. Son habitat correspond à des combes à neige et des pelouses rocailleuses, situées entre 1 900 et 2 700 m. La plante est assez commune dans l’Est et le Centre des Pyrénées.
Le nom de genre primulus est un diminutif du latin primus, « premier », allusion au fait que ces fleurs sont parmi les toutes premières à apparaître au printemps.
C’est une plante vivace, naine, gazonnante avec des petites feuilles entières et des fleurs rose lilas. Elle est classée sur la liste rouge des espèces menacées en France métropolitaine car le nombre de sites où on la rencontre tend à diminuer dans les Alpes et le versant sud des Pyrénées.
Comme beaucoup de plantes alpines les fleurs ont une taille disproportionnée. La plante consomme beaucoup d’énergie à les produire pour attirer les insectes pollinisateurs rares au printemps dans ces milieux d’altitude. Son port gazonnant la protège du vent et des variations diurnes de température.
L’‘androsace à couleur chair se rencontre dans les pelouses rocailleuses et les prairies d’altitude entre 1 400 et 2 900 m sur sol acide. Son port gazonnant, ses feuilles en rosettes épaisses, ses grandes fleurs roses au coeur jaune, sur de grands pédoncules sont des adaptations spécialisées aux conditions écologiques des hautes altitudes (résistance à la dessiccation et aux variations de températures, stratégie de reproduction pour attirer les insectes).
Elle se rencontre sur le versant nord des Pyrénées et dans quelques stations dans les Alpes. Elle est également classée dans le liste rouge des espèces menacées.



La sous-espèce Pulsatilla alpina subsp. apiifolia ou anémone soufrée a des fleurs de couleur jaune, elle est inféodée aux sols siliceux. Comme la plupart des espèces présentées ci dessus, elles est dite chionophobe : qui n’aime pas la neige. Dès la fonte des neige les feuilles finement découpées apparaissent de la souche épaisse. Les grandes fleurs jaunes solitaires se dressent ensuite sur de longs pédoncules soyeux. Après la floraison il est encore facile de la distinguer grâce à ses fruits (des akènes) plumeux qui s’agitent à la moindre brise.
Peu fréquente, poussant sur sol non calcaire et acide, l’Anémone soufrée doit son nom à la couleur de ses sépales jaunes. Elle est la forme silicicole de l’anémone alpine (blanche) Pulsatilla alpina dont elle dérive et qui, elle, ne se rencontre que sur sol calcaire. Ces deux espèces s’excluent mutuellement : on dit qu’elles sont VICARIANTES. On appelle vicariance (latin, vicarius, remplaçant) le fait que deux espèces voisines occupant la même niche écologique s’excluent l’une l’autre à cause de barrières géographiques (rivière, montagne, vallée, glacier…) ou pour des raisons écologiques (exposition, nature du sol…). A l’endroit où se trouve une espèce, l’autre est absente. Les deux espèces ont probablement un ancêtre commun.
La gentiane printanière est la première de la saison. Ses fleurs bleues forment des tapis dans les pelouses et prairies sub-alpines. C’est l’une des gentianes les plus répandues. On la trouve sur les alpages ensoleillés de toute l’Eurasie, de l’Irlande à la Russie.
Cette petite gentiane vivace de quelques centimètres de haut, à la fleur d’un bleu profond, se reconnaît à sa courte tige portant une à deux paires de feuilles opposées. Elle s’identifie surtout grâce à ses feuilles aiguës et au moins deux fois plus longues que larges, regroupées en rosettes à la base. Elle fait partie des plantes pouvant s’adapter à une très large amplitude altitudinale, de l’étage collinéen à l’étage alpin. Elle fleurit souvent une deuxième fois en automne.

En été.
A partir de la fin du mois de juin la végétation de cette zone change profondément. Les plantes dites vernales, petites, à grandes fleurs adaptées aux conditions de milieux encore rudes après la fonte des neiges sont remplacées par des espèces plus grandes, plus feuillées, avec des fleurs moins exubérantes. Parmi ces espèces qui supportent mieux des périodes sèches et le fort ensoleillement on peut distinguer :
Le fenouil des Alpes est une plante glabre, à odeur forte et pénétrante, rappelant le fenouil. Elle forme une grosse touffe de 40 à 50 cm de haut. Les tiges sont creuses et striées. Les feuilles sont très finement (trois fois) divisées en lanières fines.
Cette plante réputée appétente pour les vaches, elle contribue au goût des fromages quand ceux-ci ont été élaborés avec le lait des bêtes qui l’ont broutée dans les pâturages où elle est présente.
Les racines de ce Fenouil des Alpes étaient un des multiples constituants de la pharmacopée occidentale au XVIIIème siècle.


La gentiane jaune peut vivre 50 ans et met 10 ans pour fleurir la première fois. Elle est parfois confondue avec le vérâtre blanc, qui est violemment toxique, mais dont les fleurs sont blanches et les feuilles alternées, alors que les fleurs de la gentiane sont opposées. Ses fleurs jaunes, à 5 ou 9 pétales, en étoile, sont groupées en verticiles.
Sa forte racine, qui contient des glucosides amers, sert à fabriquer des boissons apéritives très réputées. La récolte est réalisée essentiellement dans le Massif central Ce sont près de 1 000 à 1 500 tonnes qui sont utilisées chaque année pour satisfaire les besoins de l’artisanat et l’industrie.
Elle est inscrite sur la liste rouge de la flore vasculaire de Midi-Pyrénées.
Toutes les parties du vératre blanc sont toxique pour l’homme comme pour les animaux d’élevage. C’est en particulier le cas pour la racine. La plante contient en effet plusieurs alcaloïdes qui constituent en cas d’ingestion un cocktail toxique entraînant des vomissements puis une bradycardie sévère et une hypotension. Une dose de 20 mg ingérée, soit 1 à 2 g de racine séchée peut être mortelle.
Une confusion est possible avec la Gentiane jaune mais les feuilles de cette dernières sont opposées, la racine à la cassure est blanche alors que celle de la gentiane est jaune. Les fleurs sont petites, à six tépales en étoile, verdâtres ou jaunâtres, en grandes inflorescences terminales ramifiées dans leur moitié inférieure.


Le millepertuis maculé est caractéristique des pelouses acides des montagnes européennes. Ses feuilles atténuées à la base et sessiles, ovales-oblongues, à nervures secondaires ramifiées en réseau, sont bordées de points noirs et peu ponctuées de taches translucides.ces taches noirâtres correspondent à des glandes qui renferment une huile essentielle, composés d’éléments chimiques servant de défense contre les herbivores.
Millepertuis provient de l’ancien français pertuis « trou », en référence à la feuille de certaines espèces (notamment le millepertuis perforé) qui semble percée de nombreux petits trous quand on observe les feuilles par transparence.
La bartsie des Alpes se rencontre à la limite du marais. Sa couleur dominante est le violet, ce qui lui permet une meilleure résistance aux UV.
C’est une plante hémiparasite. Elle est capable de photosynthèse, mais tire la partie principale de son carbone organique de son hôte. Elle s’attaque de préférence aux espèces de la famille des carex.
Pour la dispersion, les graines retiennent l’eau grâce à leurs rayures, ce qui leur permet d’adhérer aux sabots et aux museaux des animaux en pâture
.Espèce inscrite sur la liste rouge des espèces menacées de France.


En septembre, les floraisons se font de plus en plus rares. Quelques espèces spécialisées optent pour un calendrier de floraison très décalé en automne à la faveur de ses « encore » belles journées. La succise des prés est remarquable par son abondante floraison bleu-violet intense portée sur ses tiges dressées.
Elle est caractéristique des milieux ouverts en pleine lumière des sols humides mais avec de fortes variations au fil des saisons, souvent des sols trempés en hiver mais pouvant se dessécher en été.
La forme de sa racine, comme découpée avec des dents l’a fait surnommé « morsure du diable ».
L’armérie des Alpes, ou gazond’Espagne est une plante vivace gazonnante à feuilles linéaires raides dressées. Ses fleurs roses vifs en capitules restent desséchées pendant l’hiver. C’est une plante d’altitude, vivant dans les pelouses rocailleuses ou les éboulis des montagnes d’Europe.
Les Arméries ont été étudiées pour leur propriété de fixer les métaux lourds. Des essais de décontamination ont été fait sur des sols pollués de déchets miniers avec l’armerie maritime. Une autre espèce l’armérie de Haller se rencontre sur les dépôts d’extraction des mines d’Andorre.

On rencontre également :




A la fin du replat le sentier monte sur 300 mètres de distance à travers des blocs entre lesquels s’écoule l’eau du torrent. La végétation devient plus dense, avec un recouvrement important de plantes des mégaphorbiaies dans les zones d’écoulement des eaux du torrent et une rhodoraie bien développée sur les zones moins humides.
Après avoir obliquer sur la droite (bien suivre le balisage) vous monterez un dernier raidillon débouchant sur une croupe. Il est possible d’atteindre directement le lac en suivant le torrent dans une pente très raide et glissante et peu balisée. Une fois sur la croupe vous obliquerez sur la gauche (plein sud) et vous arriverez sur une petite mare souvent asséchée.