Notion de phytosociologie.

La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales et leur relation avec le milieu, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. Elle est l’une des branches de la géobotanique, laquelle peut s’appuyer sur d’autres types d’approches (physionomiques, climatiques, écomorphologiques, agricoles, sylvicoles, etc.). Bien que difficile à appréhender il m’apparait nécessaire d’indiquer à quelles formations végétales appartiennent les espèces décrites isolement.

C’est Josias Braun-Blanquet qui au début du 20ème siècle, à Montpellier, qui a fait prédominer l’aspect floristique plutôt que la forme (ou physionomie) des plantes, comme critère principal de détermination des associations végétales considérées. Suivant sa méthode, on considère des échantillons de terrains aux biotopes uniformes, où les espèces sont distribuées de façon répétitive. On établit alors une liste semi-quantifiée des espèces présentes sur une surface semblant floristiquement homogène, supérieure à l’aire minimale des groupements considérés. Le choix de la forme et de la taille de la zone relevée dépend du type de végétation considéré. Par surface floristiquement homogène, on entend une surface où la liste d’espèces ne varie pas, indépendamment de la répartition plus ou moins agrégée des individus.

On estime aussi la couverture respective des espèces selon deux critères :

• l’abondance-dominance : surface occupée par chaque espèce végétale en proportion de la surface totale occupée par l’ensemble des plantes de la zone relevée,

• la sociabilité : distribution des individus de chaque espèce présente sur l’ensemble de l’échantillon de terrain – sont-elles régulièrement dispersées, ou apparaissent-elles selon un « motif » de répartition particulier.

Les unités fondamentales de la phytosociologie représentant une forte valeur indicatrice et un potentiel significatif pour la modélisation environnementale sont reconnues, d’où le regain d’intérêt scientifique pour cette science, notamment grâce à la démarche Natura 2000 et au développement de la phytosociologie dynamico-caténale qui permet de décrire plus finement les trajectoires dynamiques des séries de végétation.

Les associations végétales forment l’unité de base, et sont regroupées par similarités dans des alliances. Les alliances les plus proches dans leur structure floristique sont groupées en ordres, eux-mêmes groupés en classes. 

Une association végétale est nommée à partir du ou des noms de genre d’une ou de deux espèces caractéristiques présentes, auxquelles on ajoute un suffixe (en gras ci-dessous) indiquant le niveau hiérarchique du syntaxon dans la classification :

  • Classe (suffixe -etea) : Querco-Fagetea (forêts feuillues des climats tempérés dominées par les Chênes, Quercus et le Hêtre, Fagus) ;
  • Ordre (suffixe -etalia) : Fagetalia (forêts feuillues des climats tempérées froides à Hêtre) ;
  • Alliance (suffixe -ion) : Fagion (hêtraie et associations voisines montagnardes) ;
  • Association végétale (suffixe -etum) : Abieto-Fagetum (hêtraie à sapins de moyenne montagne).